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Chapitre 21
Dévoilement du Mal
John Lash
Traduction de Dominique Guillet.
Dans leur plaidoyer contre la religion rédemptionniste, les Gnostiques firent une révélation étonnante quant à ses origines, la source supramondaine du salut. Les partisans des trois credos Abrahamiques croient tous que leur religion procède de Dieu le Père et qu'elle fut transmise par une lignée d'émissaires mâles: Abraham, Moïse, Jésus, Paul et Mohammed. Comme nous l'avons vu, les Gnostiques avaient des choses très étranges à raconter concernant cette présomption. Pour de nombreux contemporains, le scénario des Archontes, et la menace d'une intrusion extra-terrestre, seront certainement les aspects les plus contestables des enseignements Gnostiques, et il se peut qu'ils fournissent un prétexte pour rejeter la vision Gnostique du monde comme un non-sens superstitieux, pour ne par dire de la démence pure.
Qui est prêt à accepter la notion selon laquelle la religion du salut est un virus idéologique infiltré dans la psyché humaine par une espèce extra-terrestre? Pour les initiés des Mystères de l'Egypte et du Levant, cela n'était pas une croyance qu'il faille accepter ou rejeter. J'affirmerais que c'était pour eux le fruit direct de perceptions paranormales.
Le Messie Extraterrestre
“Les êtres humains sont souvent offensés par les connaissances dont ils ont le plus besoin. Nous résistons à notre éducation la plus profonde... Alors que nous recherchons les plaisirs, la protection et la sécurité, il se peut que notre chemin le plus fertile passe par l'inconfort.”
Les Gnostiques admettaient l'origine supramondaine de la religion de la rédemption - “Yaldabaoth lui-même choisit un certain homme appelé Abraham et contracta une alliance avec lui” - mais en proposaient une interprétation différente. Yaldabaoth est le Démiurge, alias Yahvé, alias Jéhovah, une pseudo-divinité démente qui oeuvre contre l'humanité. C'est le “Souverain des Archontes”, à la tête de la légion des cyborgs qui occupent le système solaire, à l'exclusion de la Terre, du Soleil et de la Lune. Bien qu'ils ne puissent rien créer, car ils ne disposent pas de la faculté divine d'ennoia (l'intention), les Archontes peuvent imiter à un rythme d'enfer. Leur expertise est la simulation (HAL, la réalité virtuelle). Le Démiurge élabore un monde céleste copié sur les structures fractales des Eons éternels, les divinités Pléromiques qui demeurent au coeur de la galaxie (voir le Mythe de Sophia, épisode 5). Sa construction est du kitsch céleste à l'image de la villa en faux style italien d'un patron de la mafia affublée, à chaque porte, de ses anges gardiens. Le ciel Archontique est l'après-monde pour un grand nombre d'individus qui sont leurrés par la simulation mais l'arnaque va encore plus loin. Le Démiurge a également un maître-plan pour l'humanité qui est copié sur le programme d'accompagnement des révélateurs, mais qui en est une distorsion grotesque. La marque déposée de la religion extraterrestre, c'est la rédemption au travers de puissances surhumaines plutôt qu'au travers du potentiel divin inné à l'humanité et aligné avec Sophia.
Les Manuscrits de la Mer Morte présentent des preuves littéraires attestant que la secte Qumranique attendait que le salut provienne des cieux, au-delà de la terre. Au moment de la grande finale apocalyptique, ils espéraient l'intervention des Kedoshim, des anges guerriers de lumière qui apparaîtraient dans des chariots circulaires de feu. Les hôtes célestes seraient commandés par un souverain suprême que les érudits identifient avec le personnage sinistre, et de type clonal, Melchisédech. De nombreux passages des Manuscrits de la Mer Morte décrivent les vols et les formations de l'escouade d'intervention céleste. Dans les colonnes fragmentaires de 4Q405, les Chants du Sacrifice du Sabbat, un observateur des Kedoshim rapporte ce témoignage oculaire:
“Ils ne restent pas à l'état stationnaire, les glorieux chariots, les ophanim lumineux... esprits des dieux.. pureté... sacré. Les façonnages de ses coins... de royauté, les glorieux sièges des chariots... puissance magnifique... Lorsqu'ils se déplacent, ils ne tournent pas de côté... ils prennent directement de la hauteur... Lorsqu'ils s'élèvent, le son murmurant des dieux est entendu et il y a un rugissement d'exaltation lorsqu'ils lèvent leurs ailes, le son murmurant des dieux... Et lorsque les ophanim vont de l'avant, les anges sacrés reviennent; ils émergent d'entre ses roues glorieuses à l'image du feu, les esprits du saint des saints. Ils sont entourés de jets de feu pareils à l'éclair et d'une substance lumineuse, glorieusement multi-colorée et purement mélangée... Et il y une voix murmurante de bénédicton dans le rugissement de leur motion et ils louent le sacré quand ils reviennent sur leur chemin. Lorsqu'ils s'élèvent, ils le font magnifiquement; lorsqu'ils s'arrêtent, ils ne bougent plus”.
Cette citation se passe de commentaires. Quiconque a parcouru, même en diagonale, les témoignages directs et volumineux d'observation d'OVNI, reconnaîtra les détails fréquemment rapportés: des mouvements mystérieux et erratiques incluant des glissements rapides et des arrêts soudains, le jeu de lumières colorées, des murmures et des bruits d'accélérations. La description de la manière dont les chariots des Kedoshim s'arrêtent et flottent et puis repartent en glissant en défiant totalement les lois connues de la pesanteur, est particulièrement frappante et s'accorde parfaitement avec les innombrables témoignages modernes de l'activité d'OVNI.
En sus d'apporter les preuves de l'existence de technologies extraterrestres, les Manuscrits de la Mer Morte décrivent des contacts directs avec des êtres de type extraterrestre, “des rencontres du quatrième type”. 4Q545, la Vision d'Amran, relate la discussion entre deux personnages au sujet d'un homme qui se tient près d'eux, paralysée “par la vision du rêve”. Cette rencontre se passe dans un état de rêve, ou proche du rêve, à l'image de ce qui arrive dans les cas modernes d'abduction extraterrestre. Le témoin terrifié demande “Pourquoi avez-vous du pouvoir sur moi?” Ils répondirent, “Nous gouvernons et avons l'autorité sur toute la race humaine”. Cet échange rappelle un passage dans les Codex de Nag Hammadi (CNH, III, 5), le Dialogue du Sauveur. “Judas demanda: ‘Les autorités demeurent au-dessus de nous mais vont-elles nous gouverner?’ L’enseignant répondit: ‘Non, c’est toi qui les gouverneras’.” Un autre texte Gnostique, la Première Apocalypse de Jacques, présente un récit détaillé d'une abduction extraterrestre:
“Le Maître dit: “Jacques, regardes, je vais te révéler le chemin de ta rédemption. Lorsque tu es saisi et que tu éprouves les affres de la mort (une peur mortelle), il se peut qu’une multitude d’Archontes se jettent sur toi, dans l’espoir de te capturer. Et, plus particulièrement, trois d’entre eux vont te saisir, ceux qui font office de collecteurs. Non seulement exigent-ils une taxe, mais ils dérobent les âmes.”
Le maître Gnostique instruit Jacques de chasser les Archontes en leur rappelant leurs origines et en se rappelant lui-même d'où il vient: “Tu dois lui répondre: ‘De l’endroit quand je vins, la Source, je vais retourner’.Si tu réponds de cette manière, tu échapperas à leurs attaques.” La Source est le Plérome. L'instructeur demande à Jacques de se remémorer les enseignements des Mystères selon lesquels l'humanité est originaire d'une singularité dans le Plérome et émerge en tant que projection de l'imagination divine. Quant aux Archontes, ils émergent à l'extérieur du Plérome en raison de l'impact anormal du plongeon de Sophia dans le chaos. Ce sont des extraterrestres mais ils partagent cependant un lien de parenté avec l'Anthropos:
“Et tu vas lui dire [à l'envahisseur extraterrestre]: ‘Ils ne sont pas entièrement étrangers car ils sont issus de la Sophia Déchue (Achamoth), la déesse qui les a engendrés lorsqu’elle amena la race humaine de la Source, le royaume de l’Un Pré-existant. Ils ne sont donc pas complètement étrangers mais ce sont nos cousins. Il en est ainsi parce que celle qui est leur matrice, Sophia Achamoth, procède de la Source. Ils sont cependant étrangers parce que Sophia ne s’accoupla pas avec son partenaire dans la Source (sa contrepartie mâle divine) quand elle les généra.”
L'enseignement Gnostique est précis au sujet des Archontes mais des textes similaires dans les Manuscrits de la Mer Morte convient une perspective différente. Dans 4Q544 Amran voit deux êtres surnaturels, l'un obscure et étincelant (le “type reptilien” d'ET?) et l'autre “plaisant d'apparence, vêtu de blanc et au visage souriant”. Cette description est cohérente avec les enseignements Qumraniques se rapportant aux deux esprits, celui de la Lumière et celui des Ténèbres, qui adombrent tous les êtres humains et qui génèrent le choix entre le bien et le mal. Les traducteurs commentent ainsi: “Apparemment, Amran choisit de suivre l'ange de lumière et commence à le questionner sur la signification de sa vision. L'ange des ténèbres est Malki-Resha et l'ange de lumière, peut-on présumer, est appelé Melchisédech, le gouverneur des justes. Melchisédech, en tant que personnage angélique, apparaît aussi dans le texte 130, la Venue de Melchisédech”. En bref, la situation des contactés, dans les Manuscrits de la Mer Morte, illustre le dilemme Zoroastrien, le choix entre deux forces non-humaines diamétralement opposées. L'humanité est piégée entre les influences extra-humaines d'un bon esprit et d'un mauvais esprit. La seule solution est de se livrer aux bons soins de l'Ange de Lumière, Melchisédech, le Messie ET.
Le récit des Codex de Nag Hammadi, qui relate un contact extraterrestre, présente une perspective très différente. Jacques instruit le contacté de se reposer sur ses facultés innées de mémoire, d'affirmer sa relation divine au Plérome et à la déesse Sophia et de remettre les extraterrestres à leur place sans cependant les rejeter totalement. Nous allons prévaloir sur la légion extraterrestre, qu'elle soit vêtue de blanc ou de noir. Cette affirmation donne une idée précise de la sophistication raffinée et du grand défi conférés par les enseignements Gnostiques.
Le Principe Noétique
Les Gnostiques perçurent dans le complexe du rédempteur Palestinien à la fois la preuve et l'instrument de l'intrusion extraterrestre dans le mental humain. Ils devaient avoir développé une vision vaste et transhistorique de la vie psychique de l'espèce humaine mais ils avaient, également, une perception claire de ce qui se passait à leur époque et dans leur environnement. D'où l'avertissement très explicite: “Jérusalem est la demeure de nombreux Archontes”. L'influence extra-humaine sur l'humanité faisait l'objet d'une préoccupation primordiale dans les Mystères Egyptiens et Levantins. En tant que parapsychologues et mystiques expérimentaux, les telestai étaient des experts accomplis en télépathie, clairvoyance, vision éloignée, et rêve lucide. Ils étaient certainement capables de déceler des entités prédatrices et de les distinguer d'un large éventail de forces bienveillantes ou neutres dans le cosmos. Ils se sentaient très concernés par la possibilité réelle que des entités étrangères puissent envahir et influencer la psyché humaine.
Cependant, les initiés des Mystères ne blâmaient pas les Archontes pour les problèmes humains. Ils étaient clairs quant à la différence entre le mal et l'erreur. Dans le Dialogue du Sauveur, Judas demande: “Dis-moi, Maître, quel est le début du chemin?” La réponse est: “L'amour et le bien. Car si les Archontes possédaient au moins l'un de ces deux attributs, le mal n'aurait jamais existé”. L'instructeur illuminé ne dit pas que les Archontes sont maléfiques mais qu'ils manquent d'amour et de bien (qualités qui sont considérées innées à l'humanité comme nous l'avons vu en étudiant l'éthique Païenne) de sorte que leur influence sur l'humanité ne peut être que perverse. Tout cela témoigne, encore, du raffinement nuancé des enseignements des révélateurs Gnostiques. Le mal se manifeste dans le comportement humain lorsque nous ne détectons pas et ne corrigeons pas nos erreurs, permettant ainsi aux Archontes d'influer sur nos comportements dans un sens non humain.
Tout ce qui opère dans la psyché humaine n'en est pas originaire. Ceci est un principe noétique primordial enseigné dans les Mystères Egyptiens et Levantins et c'est l'intuition fondamentale de la parapsychologie Gnostique. C'est une notion inconfortable mais cela en est, peut-être aussi, une qui est indispensable. C'est une idée à laquelle nous résistons mais qui est essentielle à “notre éducation la plus profonde”.
Peu importe ce que l'on pense de la théorie Gnostique de l'erreur et de la connexion ET-Archontes, car il est surprenant de découvrir une description exhaustive et cohérente de l'intrusion extraterrestre dans des documents antiques, qui datent de 400 EC, et qui constituent un héritage textuel de connaissances qui remontent à des origines bien plus lointaines. Cela vaut la peine de souligner que la première grande vague d'OVNI au 20 ème siècle se manifesta durant l'été et l'automne de 1947 lorsque Jean Doresse était au Caire, pour examiner les Codex de Nag Hammadi et au moment même où les premiers Manuscrits de la Mer Morte étaient découverts. La célèbre observation d'OVNI par le pilote Kenneth Arnold au-dessus du Mont Rainier et l'énigmatique accident de Roswell, eurent lieu durant le même été. Ce fut également l'année de la création de la CIA avec la double-finalité (selon les tenants de la conspiration OVNI) de coopter la technologie ET et de faire une alliance avec les extraterrestres en leur permettant de faire, sous couvert, des expérimentations sur des sujets humains. Les acronymes en trois lettres - CIA, NHC, DSS, UFO - semblent pulluler comme de la vermine dès que les Archontes entrent en scène. En fait, un agent de la CIA, nommé Miles Copeland, fut envoyé à Damas pour examiner et photographier certains des premiers fragments de manuscrits à être exhumés. Apparemment, Copeland microfilma certains fragments du Livre de Daniel, un texte de fondation de l’apocalyptisme Juif, document qui n'a jamais, à ce jour, été rendu public par les érudits travaillant sur les Manuscrits Qumraniques.
Environ un cinquième des matériaux Gnostiques originels concerne l'origine, les motivations et les méthodes des Archontes, en sus d'instructions précises quant à la façon de détecter et de surmonter leur influence. Ce matériau est à la fois lucide et original mais, malgré cela, il n'a pas été pris en compte dans le débat actuel sur les ET et les OVNI. La littérature actuelle abonde en récits et témoignages sur les ET, les cyborgs, les reptiliens, les contacts rapprochés et les histoires d'hybridation entre entités humaines et non-humaines, et remonte même jusqu'à l'histoire cunéiforme Sumérienne des Annunaki. Des sujets aussi étranges et à sensation ne sont généralement pas associés à la religion et la théologie alors que les enseignements Gnostiques connectent tous ces phénomènes d'une manière étroite et précise. Les historiens religieux et les érudits du Gnosticisme ne sont pas enclins à interpréter les Archontes en termes du débat courant sur les ET et les OVNI, ou même d'ailleurs à les interpréter du tout; mais le sens commun établit de suite la connexion. Lorsque l'érudit des Manuscrits de la Mer Morte, Hugh Schonfield, observa que l'Age des Poissons émergea dans une atmosphère de “science-fiction messianique”, il ne se douta sans doute pas à quel point il avait raison. Pour bizarre que cela puisse paraître, une solution à l'énigme la plus déconcertante de notre époque fut pleinement élucidée dans des écrits sacrés datant de deux mille ans. En ce qui concerne l'énigme des ET/OVNI, les Gnostiques étaient en avance de leur temps. Largement en avance.
Messagers de la Tromperie
Les meilleurs investigateurs du phénomène des ET/OVNI, Jacques Vallée, Keith Thompson et John Keel, ont mis en valeur son aspect religieux mais sans faire allusion à la matière Gnostique. Keel déclare: “Les mêmes manifestations qui créèrent nos croyances religieuses, créèrent nos croyances dans les OVNI. Une analyse sérieuse du Phénomène nous permettrait de remettre en question notre vision de la religion”. La remarque de Keel est extrêmement sobre. La plupart des spéculations concernant les ET/OVNI oscillent entre deux opinions passionnées: les extraterrestres sont là pour nous montrer le chemin du salut ou bien ils sont là pour nous détruire.
Les Gnostiques nous prévinrent explicitement que les Archontes oeuvrent au travers de la religion rédemptionniste, non par pour nous détruire, cependant, mais pour nous détourner de notre propre cours d'évolution, de notre participation dans la “correction” de Sophia. Ils agissent ainsi, selon ce qu'affirment les Gnostiques, parce qu'ils nous envient. Les Archontes sont dépourvus à la fois d'ennoia (intention singularisée) et d'epinoia (imagination morale et créative) et ils cherchent à acquérir ce qui est notre héritage en l'assimilant ou en le volant. Ce diagnostique de l'intrusion Archontique correspond, à bien des égards, aux témoignages d'individus qui ont rencontré des entités extraterrestres, plus particulièrement les Gris et les Reptiliens.
Jacques Vallée, l'investigateur vétéran, voit dans le phénomène des ET une ample mutation de l'expérience religieuse de l'humanité. Son avertissement selon lequel l'énigme ET/OVNI cache “un système de contrôle spirituel” se rapproche étroitement de l'analyse Gnostique. Après avoir adopté tout d'abord une position bienveillante, Vallée conclut que l'intrusion extraterrestre est sinistre et prédatrice. C'est également la vision Gnostique. Dans Angels and Aliens, Keith Thompson met l'accent sur une interprétation collective ou archétypique des ET, fondée sur la psychologie Jungienne. Dans cette perspective, les Archontes seraient des entités de type filou, tricheur, dupeur (en Anglais “trickster”) dont l'influence sur nous dépend de la façon dont nous les “jouons”. John Keel a aussi mis en valeur l'aspect dupeur des extraterrestres: la manière dont “le Phénomène” (ainsi que Keel l'appelle) change de formes, en se conformant momentanément aux croyances que nous en avons et puis, assez soudainement, en agissant de façon contradictoire.
En fin de compte, l'activité Archontique échappe à toute croyance. Le Second Traité du Grand Seth déclare que c'est du “pur non sens”. Mais, ainsi que Vallée le souligna avec beaucoup de perspicacité dans Messengers of Deception, “Le chemin vers la croyance d'un homme passe par l'absurdité et la confusion”.
Nombreux sont ceux qui vont rechigner devant cette hypothèse Archontes/ET, tel que je propose de l'appeler. Il se peut que cela soit l'obstacle majeur à une appréciation des concepts Gnostiques par le grand public. Mais il se peut aussi que cela soit la clé de leur acceptation généralisée. Les érudits rejettent de suite le sujet Archontique, ne prenant même pas la peine de le disqualifier comme étant un non sens superstitieux. Ce faisant, ils s'épargnent, de façon bien pratique, la peine de prendre en considération l'argumentation radicale Gnostique à l'encontre du rédemptionnisme qui est l'idéologie intimement associée avec les Archontes. Ceux qui ne peuvent pas envisager mentalement cette théorie, avec une attitude d'ouverture et de questionnement, se privent d'une perception fondamentale de la condition humaine. Percevoir comment les Archontes opèrent, c'est pénétrer dans les processus subtils de notre mental. Une des meilleures choses que l'on puisse souhaiter pourrait être de comprendre comment nous sommes détournés.
Dans le Mythe de Sophia, les Archontes émergent à cause du plongeon de Sophia dans la matière élémentaire, avant que la Déesse ne se transforme en la terre et continue son Rêve en tant que Gaïa (épisode 5). Cet événement non prévu est appelé “la génération de l'erreur” parce que l'anomalie déclenchée par le plongeon de Sophia introduit un effet subliminal dans le mental humain, en exagérant notre inclination naturelle à nous fourvoyer et en l'amplifiant au-delà de toute correction possible. La présence des Archontes dans le système solaire élargit dangereusement la marge de l'erreur humaine, affectant ainsi la manière dont nous apprenons et évoluons. Pour le moins, les Archontes peuvent être considérés comme une métaphore psychologique brillante qui explique comment les êtres humains sont capables de penser et d'agir, sans commune mesure, de façon inhumaine. L'auto-trahison de l'humanité au travers du complexe du rédempteur arrive, en partie du moins, parce que nous pensons en-dehors de nous-mêmes en adoptant une structure mentale extraterrestre.
Peu importe ce que l'on fasse des Archontes, dans un sens littéral: il reste que la théorie Gnostique de l'erreur est certainement un des accomplissements les plus remarquables du raisonnement humain. Les initiés insistèrent sur le fait que les Archontes ne peuvent ni nous contrôler ni nous manipuler tant que nous ne leur donnons pas le pouvoir de le faire. Cette situation se manifeste lorsque nous n'optimisons pas le noos, notre faculté innée d'intelligence divine. Notre omission est leur salut. La théorie Gnostique de l'erreur affirme trois vérités simples et intimement reliées: (1) les humains sont des créatures qui apprennent par leurs erreurs; (2) pour tirer bénéfice de nos erreurs, il nous faut les détecter et les corriger (d'où notre rôle participatif dans l'évolution Gaïenne ou la “correction” de Sophia); et (3) lorsque nous faillons à détecter et corriger nos erreurs, elles peuvent s'amplifier follement et nous faire dériver au-delà de toute limite humaine. C'est au moment où nous ne corrigeons pas nos erreurs que les Archontes opèrent une intrusion en amplifiant, de par leurs forces déviantes, ce qui a déjà dérapé et en nous engouffrant, avec eux, dans une spirale débridée. Sans nos cousins cosmiques dans le tableau, nous commettrions encore des erreurs, mais nous serions toujours capables de nous redresser et de corriger notre course avant de perdre totalement notre alignement avec Gaïa et notre potentiel inné.
Si les Gnostiques avaient raison, les Archontes existent réellement dans leur propre sphère en tant que formes extraterrestres et inorganiques et en tant que programmes dans notre mental. Le rédemptionnisme est un virus idéologique répandu par une espèce extraterrestre et il est mis en oeuvre par des humains qui sont la proie de leur subterfuge. Tel est l'avertissement étrange contenu dans la théologie de science-fiction des Gnostiques.
La Mère de Tous les Maux
Lorsque nous appliquons ces concepts à la situation globale de l'humanité d'aujourd'hui, il s'avère plus qu'évident que la théorie de l'erreur des Gnostiques a quelque chose de fondamental à nous enseigner. Quelque chose qui pourrait être crucial pour notre survie à long terme.
Si le mal procède de l'erreur lorsque l'erreur s'emballe au delà de toute correction possible, nous pouvons couper l'herbe sous le pied du mal en approfondissant notre compréhension de l'erreur. L'Evangile de Philippe dit: “L'ignorance est la mère de tous les maux”. Dans un passage lucide sur la théorie de l'erreur, le maître Gnostique déclare:
“Tant que la racine de la méchanceté est cachée, elle est forte. Mais lorsqu'elle est mise à jour, elle se dissipe. Lorsqu'elle est dévoilée, elle périt... Quant à nous-mêmes, creusons à la recherche de la racine du mal qui demeure en chacun de nous et qui fructifie en nos coeurs. Elle nous domine. Nous sommes ses esclaves. Elle nous rend captifs pour nous obliger à réaliser ce que nous ne voulons pas et pour nous empêcher à faire ce que nous voulons. Elle est puissante parce que nous ne l'avons pas reconnue” (II, 3, 83:5-30).
Le Dialogue du Sauveur dit: “Celui qui ne sait pas comment le feu vint à l'existence sera brûlé par lui, parce qu'il n'en connaît pas la racine”. Avec un trait de génie typiquement Gnostique, le révélateur ajoute: “Celui qui ne connaît pas la racine du mal n'y est pas étranger” (II, 5, 134:5-20). La dualité Zoroastrienne de source unique stipule qu'une force autonome du mal est à l'oeuvre dans le cosmos mais les Gnostiques réfutaient cette vision. La racine du mal est l'erreur humaine, c'est le mental qui se fourvoie lui-même. Pour vaincre le mal, nous devons le dévoiler en en percevant les origines dans les processus déviants de notre mental.
Le phénomène ET/OVNI apparaît être une énigme requérant une solution que personne n'a encore réussi à élucider. Mais cette énigme va peut-être se révéler comme la solution d'une autre énigme: le problème du mal. Jacques Vallée appelle les ET “des messagers de la tromperie”, et il se fait l'écho de la mise en garde des Gnostiques contre “les messagers de l'erreur qui vont induire des fautes allant à l'encontre des pensées pures des Révélateurs” (L'Evangile de Philippe, 77-78). La tromperie n'est pas exactement l'erreur, cependant, et la distinction requiert un examen attentif. La matière Gnostique donne plusieurs mots pour l'erreur: plane et apaton en Grec, SOREM en Copte. Ils utilisent aussi le Copte KROG spécifiquement pour la tromperie, en contraste avec l'erreur. KROG peut être corrélé à l'ancien terme Iranien drugh, tromperie. C'est un terme-clé dans la religion Zoroastrienne dans laquelle le principe de vérité et de justice, asha, est opposé par “le Mensonge”, drugh, un parallèle à la polarité cosmique d'Ahura Mazda et d'Ahriman. Cette dichotomie caractérise la dualité de source unique, comme nous l'avons déjà souligné. Les Gnostiques ne pensaient pas qu'il existe une division dans la divinité supérieure qui puisse rendre compte de deux principes cosmiques opposés: leur interprétation de la tromperie différait, ainsi, de celle des Perses et des Hébreux qui héritèrent de la dualité Zoroastrienne.
Vous pouvez méprendre une corde enroulée pour un serpent. C'est une erreur. Si je vous amène à prendre une corde enroulée pour un serpent, c'est de la tromperie en bonne et due forme. La pensée Gnostique s'accorde avec le Bouddhisme sur le fait que le monde n'est pas une illusion dans le sens de n'être pas réel mais dans le sens d'être perçu erronément. L'érudit Bouddhiste H. V. Guenther spécifie: “L'Illusion ne signifie pas l'illusion de la perception mais la fausse conclusion que nous fondons sur la perception”. Dans les traditions Gnostiques et Bouddhistes, la finalité de la discipline illuministe est de “percer le voile afin de découvrir la réalité et de se libérer. Percer le voile n'a pas de connotation spatiale. Le phénoménal est l'absolu et vice-versa”. La gnose, la contrepartie de la prajna Bouddhiste, est notre outil de discernement ultime de la réalité. La théorie de l'erreur est originelle aux écoles Gnostiques, pour autant que je sache, mais le Bouddhisme Indo-Tibétain offre de nombreuses perceptions complémentaires quant à la manière dont l'erreur émerge et opère. H. V. Guenther résume de façon pertinente l'intuition fondamentale de la psycho-phénoménologie Asiatique: “Toutes les entités du monde de l'apparence ne sont rien d'autre que le mouvement de conscience originelle. Mais bien qu'ils restent dans le jeu créatif de la co-émergence de la béatitude et du néant, intérieurement cette conscience, définie par son propre pouvoir d'obscurcissement, devient une ignorance co-émergente”.
Percevoir le Réel pour ce qu'il est requiert d'être capable de discerner l'erreur, qui est la méprise non intentionnelle du Réel, et de discerner la tromperie, qui est l'usage intentionnel de l'erreur ou une imposition de l'erreur. L'erreur imposée avec intention devient drugh, le Mensonge. Ces nuances, pour pointilleuses qu'elles puissent être, sont le fondement d'une bonne appréhension de la théorie Gnostique de l'erreur et portent directement à conséquence quant à la problématique de l'intrusion extraterrestre dans le mental humain. En bref, il existe un rets de tromperie autour de l'erreur primordiale qui nous empêtre dans une “ignorance co-émergente” en compagnie des Archontes.
De par l'état déplorable des évidences textuelles des enseignements Gnostiques, cela aide énormément de faire appel aux parallèles Bouddhistes quant à la phénoménologie de l'erreur. Le sage de la tradition Nyingma, Long Chen Pa, (1308-1363) utilisa le terme 'khrul-pa “la méprise”, le “fourvoiement” pour décrire comment le mental humain dérape dans une perception erronée du Réel. Comme 'khrul-pa “est un processus d'auto-tromperie intrinsèque au vécu de l'expérience, on ne peut invoquer aucun principe causal opérant de l'extérieur sur le processus. La même chose s'applique aux Archontes dans la théorie Gnostique: notre capacité à nous fourvoyer est intrinsèque au processus par lequel nous apprenons et nous évoluons, et ne peut pas être attribuée à des causes externes telles que des extraterrestres dont notre mental est la proie. Néanmoins, si de telles entités existent, nous sommes obligés de percevoir comment elles pourraient être impliquées dans notre inclination à nous fourvoyer et à en tirer avantage.
Le terme Tibétain kun-rdzob, “spécieux”, “totalement contrefait” correspond au Copte KROG, tromperie. C'est le terme appliqué aux tulpas, des spectres solides produits par les lamas Tibétains. Dans Magie et Mystères au Tibet, Alexandra David-Neel décrivit un tulpa jovial qu'elle invoqua avec l'aide de son instructeur en méditation. Il la suivit pendant des semaines jusqu'à ce qu'elle apprît à le dissiper. Elle expliqua que les tulpas sont “des formes imaginaires qui sont une sorte de robot que les lamas contrôlent selon leurs souhaits mais qui, parfois, réussissent à acquérir une sorte d'autonomie personnelle”. Ce pourrait-il que les Archontes soient des tulpas produits, non par un acte d'attention humaine, mais par l'attention stressée et hypervigilante de l'Eon Sophia, en raison du choc qu'elle endura lorsqu'elle se retrouva égarée dans le chaos, à l'extérieur du Plérome?
Le seul auteur sur l'énigme ET/OVNI à identifier les Archontes, décrits par les Gnostiques, avec les ET contemporains est Nigel Kerner. Dans son ouvrage The Song of the Greys, il suggère que les Archontes émergèrent en raison de la rupture d'un instrument massif de perception à distance faisant saillie du Plérome. Cette image est saisissante, il est vrai, mais Kerner n'a pas totalement approfondi le sujet. Rien dans les écrits Gnostiques n'indique que les divinités Pléromiques ont besoin d'utiliser des tulpas de type Archontique afin de percevoir les événements dans les mondes extra-Pléromiques. Il est plus probable que les tulpas apparaissent dans la sphère humaine comme un résultat d'une dualité à deux mondes, la coexistence de physiques planétaires et terrestres. Ils appartiennent au système solaire mais, cependant, ils s'introduisent sur la terre. Ils sont des messagers de la tromperie parce qu'ils ne nous informent pas quant à leur nature réelle. Aucune déclaration d'ET n'a jamais ajouté un seul iota à la somme des connaissances humaines ou offert une simple intuition que les êtres humains n'auraient pu générer à partir de leurs propres ressources. A la connaissance de cet auteur, il n'existe pas de récit d'une quelconque rencontre avec des ET au cours de laquelle ces derniers auraient avoué, au contacté, n'être rien d'autre que des spectres avec un semblant de densité.
Les Archontes mentent par omission et ne viennent jamais au grand jour afin de révéler leur véritable nature. La preuve de leur malveillance réside dans leur refus de s'expliquer en termes clairs et honnêtes. Ils prennent avantage de la crédulité humaine en faisant semblant d'être énigmatiques. Nous ne pouvons pas mettre à jour cette tromperie (KROG) tant que nous ne faisons pas face à l'erreur perceptuelle dans notre mental. Si je ne sais pas, au prime abord, comment une corde peut être méprise pour un serpent, je ne pourrai pas comprendre comme quelqu'un peut me leurrer en déguisant une corde en serpent. Le problème de la tromperie est résolu grâce à la détection de l'erreur - en termes Bouddhistes, par la faculté de discrimination.
Contraire à la Nature
J'admets que l'hypothèse Archontes/ET soit un sujet assez ésotérique. Nous baignons, certes, dans l'étrangeté. Mais avec la théorie Gnostique de l'intrusion Archontique, plus cela devient étrange, plus cela prend du sens. Le mythe de Sophia n'a pas à être un acte de foi et il ne le devrait pas. Mais il ne devrait pas, non plus, être rejeté en raison de sa prétendue étrangeté ou de sa complexité parfois intimidante. C'est vraisemblablement le scénario le plus lucide et le plus imaginativement holistique jamais conçu pour expliquer ce qui a été appelé “le coeur du sujet” - à savoir, la prédation. C'est aussi la meilleure histoire d'accompagnement pour la pleine réalisation de notre potentiel divin, incluant le pouvoir d'imagination, appelé epinoia dans les écrits Gnostiques. Ce pouvoir fut expressément conféré à l'humanité afin de nous permettre de détecter la subversion Archontique et de lui résister. Dans un sens, les Archontes sont présents dans le cosmos pour nous mettre à l'épreuve afin que nous soyons certains de faire un usage optimal de notre héritage divin. La réalisation suprême de notre humanité requiert que nous fassions face à notre inhumanité (notre côté Archontique) non pas pour la désavouer mais pour l'inactiver.
L'hérésie Gnostique est une chose du passé, une problématique périmée, mais la bataille pour la vérité persiste dans notre mental. L'humanité ne peut pas trouver son chemin vers l'alignement avec Gaïa-Sophia sans maîtriser le problème de la prédation extra-humaine. Comme nous l'avons suggéré ci-dessus, le phénomène des Archontes peut s'avérer être moins un problème que la solution d'un autre - c'est à dire, la réponse à la question: “d'où vient le mal?”. Mais cette question est peut-être inséparable d'une autre question: “sommes-nous seuls?”. Si nous ne pouvons pas clarifier notre relation avec notre espèce cousine, qui est si profondément impliquée dans le scénario de l'évolution terrestre, comment pouvons-nous vraiment réaliser notre appartenance à la communauté cosmique dans son ensemble? Le fait d'admettre la “réalité des Archontes” (ou “l'Hypostase des Archontes”, titre d'un texte des Codex de Nag Hammadi) pourrait-il être la première étape vers une vision plus large de la manière dont le cosmos est peuplé de toutes sortes d'entités, bienveillantes et malveillantes? La capacité de reconnaître une espèce prédatrice ne pourrait-elle pas pourvoir le fondement d'une perspective cosmique sur notre relation à toutes les espèces? La reconnaissance des Archontes pourrait-elle être la clé nous permettant d'embrasser la singularité dans l'ordre cosmique? Il nous reste un long chemin à parcourir avant de résoudre ces problématiques intimidantes.
Bien heureusement, il existe un témoignage unique émanant de la lointaine antiquité quant à la nature précise de l'intrusion Archontique. Il présente une explication élégante de l'effet paranormal d'entités non humaines. Ce témoignage provient de l'historien de l'Eglise, Socrates Scholasticus, (environ 380) qui laissa un récit du meurtre d'Hypatia. Scholasticus n'était pas un Gnostique mais un historien apologétique de l'Eglise. Il semble avoir été en contact, cependant, avec des Gnostiques authentiques, dont un homme appelé Macarius, un Gnostique d'Alexandrie qui peut avoir été un collègue plus âgé d'Hypatia. (Dans l'ouvrage Ancient Mystery Cults, le meilleur livre sur les Mystères, Walter Burkert explique que makarismos était le titre conféré “pour honorer le statut béni de ceux qui avaient “vu” les mystères”. En d'autres mots, c'était le titre honorifique de ceux qui avaient contemplé la Lumière Organique. Cela n'arrivait pas à tous les participants des Mystères, dont le nombre atteignait des dizaines de milliers au fil de nombreuses générations, mais à quelques heureux.)
Dans le chapitre 23 de son Ecclesiastical History of the Church, Scholasticus rapporte un échange entre Macarius et un disciple appelé Evagrius, qui est réputé avoir rédigé des oeuvres de valeur telles que “Le Gnostique, ou, a celui qui est digne de la connaissance”, “A la Vierge” et “Six cent problèmes de pronostiques”. Le dialogue entre l'instructeur et l'étudiant contient une observation succincte sur l'intrusion intrapsychique:
“Ce vaisseau choisi, l'Egyptien âgé Macarius, me demanda pourquoi nous affaiblissons la faculté de mémoire de l'âme en chérissant le souvenir d'une blessure infligée par les hommes; tandis que lorsque nous nous souvenons des blessures infligées par les démons, nous ne sommes pas affectés. Et lorsque j'hésitai, sachant à peine quelle réponse donner, et le priai de m'éclairer: 'parce que, dit-il, la première est une affection contraire à la nature tandis que la seconde se conforme à la nature du mental'”.
Alors que son étudiant reste à babiller, perplexe et incapable de répondre, l'Egyptien considère sa propre question en oblique: “Pourquoi le souvenir d'une blessure infligée par les démons nous laisse-t-elle indemne?” Par sa réponse implicite, Macarius ne gaspille pas ses mots, sachant que le sujet est grave, la nuance fatidique.
La blessure reçue par nos compagnons humains est “contraire à la nature”, parce que notre disposition innée est d'être aimable les uns avec les autres et de témoigner de l'affection spontanée, comme Marcus Aurelius l'affirma. Mais la progéniture extraterrestre de Sophia est dépourvue des facultés d'amour et de bonté innées à l'humanité. La différence entre eux et nous détermine le subterfuge qu'ils peuvent nous infliger. Elle leur donne un angle d'attaque insidieux. Le détournement Archontique de l'espèce humaine requiert une conspiration par défaut, l'abandon de nos facultés innées à une structure mentale sans valeur et la trahison de nos facultés de discrimination. Mais tout cela arrive si aisément, sans aucun effort, comme s'il n'y avait pas de conspiration du tout, pas de collusion de notre part. L'intrusion des Archontes passe inaperçue, dit Macarius, parce que l'influence extraterrestre qu'il nous faut détecter et surmonter est déguisée dans la manière dont nous pensons, “conforme à la nature du mental”.
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